Les plus belles histoires du soir pour les enfants

Les histoires du soir aident les enfants à s'évader en pensée et les amènent doucement au pays des rêves. Intégrée au rituel du coucher, cette lecture peut alléger la routine du soir pour les enfants comme pour les parents et stimuler l'imagination des petits de façon ludique.

Subtil équilibre entre distraction et détente: l'histoire pour s'endormir

En racontant une histoire captivante à votre enfant au coucher, vous favorisez son développement.

«Allez, encore une!»: c'est certainement ce que vous entendez après avoir lu une histoire vraiment passionnante à votre enfant au moment du coucher. Si les enfants ne sont pas fatigués le soir et restent éveillés même après avoir écouté une histoire, c'est notamment parce qu'ils ont naturellement soif d'apprendre et font preuve d'une très grande curiosité. Ils aiment simplement aller au fond des choses et, de préférence, tout de suite. Dans l'idéal, accordez-vous ce temps précieux avec sérénité et répondez: «D'accord, encore une.»

Même si votre enfant vous écoute avec la plus grande attention, ces histoires sont quand même très utiles pour les détourner d'une chose: la pensée même de s'endormir, qui empêche souvent les enfants (mais aussi de nombreux adultes) de trouver le sommeil. Quoi de pire que de rester éveillé dans son lit en pensant qu'on ne pourra pas s'endormir ou qu'on doit absolument s'endormir! À l'instar de l'heure de la lecture ou des berceuses, raconter une histoire aux enfants avant d'aller au lit permet justement de les distraire de cette pensée. Ils doivent se représenter l'histoire en images et, par la force de leur imagination, ils sont distraits de la pression qu'ils se mettent souvent eux-mêmes pour s'endormir à ce moment-là, basculant ainsi tout en douceur au royaume des rêves.

 

De l'importance de faire la lecture

Lire des histoires aux enfants a de nombreux effets positifs sur eux. Cela favorise leur développement personnel et leur apprentissage du langage, les incite à la lecture autonome et exerce également leurs capacités cognitives. C'est pourquoi offrir des livres aux enfants est une excellente idée, car les parents ont ainsi le choix entre une multitude d'ouvrages et d'histoires et peuvent aussi vivre de nouvelles aventures en compagnie de leurs enfants. Par ailleurs, lire des histoires à haute voix favorise la relation entre parents et enfants, car ils passent du temps ensemble et font abstraction du quotidien, loin de la télévision, du smartphone et autres écrans.

Sélection d'histoires du soir pour les enfants

En racontant une histoire palpitante au moment du coucher, vous stimulez l'imagination de vos enfants et renforcez le lien qu'ils ont avec vous, et vous favorisez également leur développement. Vous trouverez dans notre sélection des histoires courtes à raconter à vos enfants pour les aider à plonger dans des rêves passionnants.

Il était une fois une brosse à dents couleur vanille. Elle s'appelle Babette et appartient à un petit enfant. Mais comme celui-ci ne se brosse pas régulièrement les dents, Babette s'ennuie souvent. Elle se plaint alors à son ami le verre d'eau: «Florian a encore oublié de se brosser les dents. Tu te rends compte, il ne m'a même pas regardée avant d'aller au lit.» «Estime-toi heureuse et profite de ne rien faire et de la vue magnifique que nous avons d'ici», réplique le verre très propre en s'étirant dans son support. «Au moins, vous pouvez bouger tous les deux. Moi, je ne peux jamais quitter ma place!» râle alors le robinet. «Je veux juste me changer un peu les idées, je vais donc faire un tour dans la maison», réplique Babette. «Ne fais pas ça!», supplie son ami le verre d'eau.

Mais Babette a déjà sauté par terre et sautille joyeusement à travers l'appartement. En empruntant la porte de la cage d'escalier, restée ouverte par hasard, la brosse à dents se glisse furtivement dans un atelier spacieux au rez-de-chaussée. Là, une femme en tablier taché se tient devant un chevalet. L'artiste est en train d'étaler une épaisse couche de peinture sur un tableau. Elle pose brièvement son pinceau et aperçoit la brosse à dents couleur vanille. «Oh, ça va faire de jolis traits, ça!», dit-elle en attrapant Babette. La peintre passe alors la tête de la brosse sur les taches de peinture fraîche. «Beurk!» Babette est horrifiée, car elle est toute recouverte de peinture. En un éclair, elle s'échappe de l'atelier et se retrouve dans la buanderie au sous-sol. Elle se lave et s'allonge sur le bord de l'évier pour se sécher. Elle est alors repérée par une fillette en train d'essayer de décrotter ses bottes sales. Celle-ci attrape la brosse à dents et nettoie les rainures des semelles avec le manche et la tête, ce qui lui permet d'éliminer les saletés les plus tenaces. La fillette jette ensuite sans ménagement la brosse à dents par terre et file en fredonnant. «Affreux!» Babette n'en revient pas: là voilà couverte de terre et d'herbe. Elle plonge alors une nouvelle fois sous le jet d'eau glacée.

Elle saute ensuite les quelques marches de l'escalier de pierre pour descendre dans la cave voûtée. Une ampoule pendouillant du plafond bas diffuse une faible lumière. Babette poursuit courageusement son chemin à tâtons. À la lueur tamisée de la lampe, elle découvre des ombres inquiétantes courant le long du mur. «Mimi, qu'est-ce que tu fais dans ce trou sombre?», demande Babette, interloquée à la vue de la douce souris en peluche de Florian devant elle. Ce n'est cependant pas une peluche, mais un de ces gros rats gris qui grouillent dans les vieux murs. «Un hérisson!», s'exclame l'un des jeunes rats. Un mâle à l'oreille en lambeaux pousse le petit sur le côté et mord l'extrémité du manche de Babette avec ses dents acérées. «Aïe!», crie celle-ci, indignée, et les rats se dispersent précipitamment. La brosse à dents profite de l'occasion et cavale aussi vite que possible pour rentrer chez elle. À bout de souffle, elle revient dans la salle de bains. «Mais regarde de quoi tu as l'air!» s'écrie le verre d'eau. «Tu as joué dans le bac à sable?» demande à son tour le robinet. «Arrête de dire des bêtises et fais plutôt couler de l'eau!», ordonne Babette, qui saute prestement dans le lavabo. Sur ce, une femme entre dans la salle de bains et secoue la tête: «Florian se la coule douce de plus en plus souvent et ne s'occupe même plus de sa brosse à dents.» Elle repêche la petite brosse mouillée dans le lavabo et la repose dans le verre. Fatiguée par ses aventures, Babette ne tarde pas à s'endormir.

Texte: Brigitte Jerg

Est-ce juste un rêve? «Mais qu'est-ce que je m'ennuie!» s'exclame une voix dans le pot à crayons de couleur posé sur le bureau d'Ekim. «Il nous a tout simplement oubliés ou il n'a plus le temps», se lamente le crayon rouge. «Avant, quand Ekim n'allait pas encore à l'école, il faisait du coloriage avec sa grand-mère. Il dessinait des châteaux, des églises, des jardins, des montagnes, des hôtels et tout ce qui va avec.» «C'était le bon temps», soupirent en chœur tous les crayons de couleur. «Il n'y a plus que toi, le crayon à papier, qu'il utilise de temps à autre«, s'offusque le crayon jaune. «Au moins, vous avez une mine et une pointe encore entières», tempère le crayon à papier. «Ekim me fait souvent tomber par terre par inattention. Cela casse ma longue mine en morceaux et aussi ma pointe. Quand il me roule des dizaines de fois dans la machine à tailler, je deviens de plus en plus court. Et quand il s'ennuie, il mordille mon bout en bois. Aïe!» «Et nous, il nous utilise seulement pendant la période de l'Avent», signalent les crayons or et argent. «J'en ai vraiment marre, nous devons faire quelque chose. Nous ne bougeons plus que lorsque la maman d'Ekim enlève la poussière sur nous», s'énerve le crayon bleu. «Allons nous changer les idées», propose le crayon vert. «Oh oui«, s'exclament les crayons de couleur dans une belle cacophonie, c'est cette nuit ou jamais!» La grande grue-jouet, qui s'ennuie aussi, a entendu la révolte des couleurs. Désireuse d'aider, elle soulève avec délicatesse les crayons de leur pot. L'orange, le rose, le turquoise, le violet et le marron sont les premiers à se bousculer pour atteindre la grue. L'hélicoptère en haut de l'armoire éprouve aussi de la compassion pour les crayons de couleur. Il fait tourner ses pales et teste sa batterie. «Tout est en ordre, je suis prêt à vous faire sortir par la voie des airs», propose-t-il. Serrés les uns contre les autres, les crayons filent dans la nuit, par la fenêtre entrouverte, en direction de la plus grande étoile, la plus brillante. Une fois arrivés, ils se mettent à colorier avec ferveur le dessin que le crayon à papier est en train d'esquisser. À la fin, les crayons or et argent décorent le contour des branches de l'étoile. «C'était génial!», exultent nos voyageurs. Leurs pointes usées brillent. L'étoile dessinée luit et rit, frétille de joie en voyant sa nouvelle robe aux somptueuses couleurs, car elle aussi s'ennuyait dans la blanche monotonie de toutes les étoiles. Elle danse frénétiquement en traçant des cercles. Elle tremblote, vacille comme si elle était secouée par une tempête, fait des culbutes. Il se passe enfin quelque chose! Elle se détache du ciel et tombe tout en douceur dans le rêve d'Ekim comme une splendide étoile filante colorée.

Quand Ekim se réveille, les crayons de couleur posés dans le pot sur son bureau semblent étinceler un peu plus que d'ordinaire. L'hélicoptère est rangé comme d'habitude sur l'armoire et la grue… Est-ce qu'elle ne se trouve pas un peu plus près du bureau? Était-ce vraiment un rêve? Ekim sort du lit. C'est dimanche matin et il a soudain envie de faire du coloriage. Il pose une feuille blanche sur le bureau et s'applique à utiliser tous ses crayons de couleur. Apparaît alors la plus belle étoile colorée qu'il ait jamais dessinée. Il décide de l'offrir à sa maman, qui lui raconte toujours de si belles histoires au coucher. Il la découpe avec application et la pose sur la table du petit déjeuner. Depuis, elle est accrochée à la fenêtre de la cuisine où elle brille en toutes saisons – hiver, printemps, été et automne –, et tout le monde admire ses couleurs flamboyantes.

Texte: Christa Jaberg

«Donne-le-moi, s'il te plaît, mamie!», s'écrie Gina, toute excitée. Gina s'avance, se met sur la pointe des pieds et tend ses petites mains couvertes de chocolat vers sa grand-mère. «Bien sûr, ma puce! Je me doutais bien qu'il allait te plaire», répond la grand-mère en souriant. Elle donne alors le ballon à sa plus jeune petite-fille.

Gina s'enfuit à vive allure et se réfugie tout en haut de la tour d'escalade. Elle sait pertinemment qu'il n'y a personne. Toute la famille est attablée et chacun s'applique à écrire son nom et son adresse sur les cartes postales préparées pour le concours de ballons.

L'anniversaire de la grand-mère est chaque année l'occasion d'une gigantesque garden-party et tout le monde attend toujours la surprise avec impatience. Cette année, il s'agit du concours de ballons longue distance. Une fois en haut, Gina ouvre doucement son poing; le ballon se tortille et s'étire de tous les côtés, et finit par s'immobiliser. De couleur vive, le ballon brille aussi intensément que si une petite lampe était allumée à l'intérieur. Les cinq gros points argentés dessinés dessus rappellent à Gina des pleines lunes scintillantes! À vrai dire, Gina n'a encore vu qu'une seule pleine lune. «Tu es magnifique», s'exclame-t-elle en regardant son ballon d'un air radieux et en embrassant tous les points. «Hihi, hihi, ça chatouille. Arrête, hihi!», se met à siffler une douce voix fluette. Le sourire de Gina disparaît soudainement, ses yeux s'écarquillent de peur et sa bouche reste grande ouverte. Elle regarde autour d'elle à la hâte et cherche à qui appartient la voix. «C'est sûrement Albi-Œil de lynx», pense-t-elle. Elle se remet sur ses pieds à la vitesse de l'éclair. Elle tient à nouveau fermement le ballon dans le poing de sa main gauche. Elle vérifie toute la tour, l'échelle, le toboggan et la rambarde. Elle a l'impression d'être la maîtresse d'un donjon. Tout est sous contrôle, il n'y a vraiment personne. Albi-Œil de lynx s'appelle en réalité Alberto et c'est son cousin. Mais comme il se mêle de tout et qu'il gâche les blagues de tous les autres enfants, il n'est pas très populaire. Voilà pourquoi elle a tout de suite soupçonné cet espion.

«Aïe, ne me serre pas si fort! En plus, tu transpires de peur, je le sens dans ta main», marmonne encore cette petite voix. Gina ouvre son poing, abasourdie, et fixe le ballon. «Qu'est-ce que tu regardes comme ça? Il y a quelques instants, j'étais magnifique et à présent, tu veux me réduire en poussière?» La voix semble un peu se fâcher. Gina sent sa mâchoire tomber. Après une petite éternité, elle se ressaisit et son étonnement laisse peu à peu la place à un sourire. «Bonjour, toi. Tu sais parler? C'est super! crie-t-elle, presque de joie.» «Oui, bien sûr, qu'est-ce que tu crois? Toi aussi, tu sais parler! En plus, je suis très content de te secouer un peu les puces, tu pourrais bien rater le concours avec ton air rêveur!» Une fois de plus, Gina est estomaquée. Elle dit alors tout bas: «Ah bon. Tu veux donc faire la course avec les autres ballons?» «Et comment!», couine le ballon, brillant d'excitation. Gina s'apprête à courir quand elle sent un pincement dans la main. «Aïe, qu'est-ce que tu fais?», demande-t-elle, scandalisée. «J'ai encore quelque chose à te dire», chuchote le ballon. «Il y a trois choses que tu dois faire comme je te le dis, et je reviendrai alors à coup sûr vers toi!» «Vraiment? Tu es un ballon magique?», demande Gina d'une voix étouffée, mais remplie d'espoir. À ce moment-là, le ballon scintille comme un diamant au soleil et s'allume brièvement avant de commencer: «Premièrement: dessine-moi un visage sur un de mes points argentés! Je veux un grand sourire! Tu sais, c'est drôle de rire, j'ai toujours envie de rigoler, hihi. Deuxièmement: ne remplis pas trop mon ventre de gaz! Sinon, mes points se tendent de façon aussi désagréable qu'un pantalon trop petit. Troisièmement: attache la ficelle avec cinq nœuds! Le premier nœud apporte beaucoup de vent, le deuxième fait briller le soleil, le troisième repousse la pluie, le quatrième appelle un nuage si je suis fatigué, et le cinquième appelle un petit oiseau si je me retrouve en situation de détresse.» Gina tend l'oreille, fascinée. Elle se sent de plus en plus perdue. «Est-ce que je suis en train de rêver, ou est-ce que je suis plongée au beau milieu d'un livre de contes?», se demande-t-elle intérieurement. Tout à coup, ses pensées sont interrompues par de bruyants applaudissements. Gina reprend ses esprits et constate que toute la famille s'est déjà mise en cercle. Tout le monde, sauf Gina, est prêt à démarrer le concours. «Attendez!», crie-t-elle. Gina descend de la tour aussi vite qu'elle le peut et court rejoindre sa grand-mère. «S'il te plaît, mamie, attends un peu. Je reviens tout de suite!» Gina prend un crayon et dessine un magnifique visage sur l'un des points. Pendant que sa mère remplit le ballon de gaz, elle voit soudain le ballon lui faire un clin d'œil. Gina comprend aussitôt ce que cela veut dire et donne un coup de coude à sa maman: «Tu peux arrêter, maman.» Elle court vers la table où sont posées ficelles et cartes postales. À chaque nœud, elle pense aux paroles de son ballon magique. Heureusement, sa maman a déjà préparé la carte postale; elle est donc vite attachée. À présent, Gina est prête elle aussi.

«Au revoir, mon nouvel ami. Prends bien soin de toi et reviens, s'il te plaît!», murmure Gina. Le ballon scintille à nouveau, et cette fois, la couleur est encore plus intense qu'avant. Le triangle résonne: tout le monde exulte, hurle, rit et laisse s'envoler les ballons. Au moment où Gina s'apprête à lâcher le sien, elle entend une toute petite voix: «Embrasse-moi et à bientôt.» Gina dépose un tendre baiser sur la bouche souriante du ballon et le laisse lui aussi danser avec le vent. Puis, elle lui fait signe jusqu'à avoir mal aux bras. Ensuite, elle grimpe à nouveau au sommet de la tour et regarde son ballon jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon dans une dernière lueur argentée. Les jours passent et Gina ne cesse de penser à son ballon aux points argentés. «Va-t-il vraiment revenir?», se demande-t-elle chaque jour. Plus de quatre mois s'écoulent. Certains de ses proches ont déjà reçu leur carte postale. Le ballon de Maria a réussi à atteindre l'Allemagne. Mais il y a encore mieux! Celui de Colomba a été trouvé en Slovénie, et Matteo a maintenant de nouveaux correspondants bulgares. Cinq mois exactement après la fête d'anniversaire de la grand-mère, une enveloppe est posée à côté de l'assiette de Gina lorsqu'elle rentre de l'école. Gina retient son souffle, elle sait bien ce que c'est! «Youpiiii, il est de retour!» De joie, elle danse autour de sa chaise. Ce ne sont pas les caractères arabes sur l'enveloppe qui la comblent de joie. Non, c'est cette couleur vive qui brille à travers l'enveloppe translucide qui fait monter des larmes de joie chez elle. Le ballon est revenu, avec ses points argentés, sa couleur indescriptible, son éclat étincelant…

Texte: Yvonne Dmitriev-Schmocker

La nuit est déjà tombée. C'est l'heure d'aller au lit pour Marina et Julien. Mais les deux enfants n'arrivent pas à dormir, car ils ont vécu une journée palpitante. Ils sont montés sur un poney pour la première fois. Quelle sacrée aventure! Soudain, la porte de la chambre s'entrouvre et Mauzi, leur chat noir, pénètre dans la pièce. Il aime passer la nuit sur le lit des enfants.

Le calme revient peu à peu dans la chambre. Mais soudain, un grand craquement provenant du coin gauche de la chambre se fait entendre. Les deux enfants essaient de distinguer quelque chose dans l'obscurité. Qu'est-ce que c'était? On dirait une boule blanche scintillante qui va de haut en bas. Et maintenant, cette chose flotte lentement vers eux! Une fois la boule assez proche, Julien et Marina observent ce qui ressemble à une fillette avec des ailes. Julien demande alors: «Qui es-tu et que fais-tu dans notre chambre?» La curieuse petite personne ailée répond d'une voix de clochette: «Je suis Lily, une petite elfe, et j'ai grand besoin de votre aide.» «Je ne sais pas si nous pouvons t'aider maintenant, parce que nous devons dormir, sinon maman va venir nous gronder», explique Julien. «Formidable, car vous ne pouvez m'aider qu'en dormant», rétorque Lily. Lily commence rapidement à raconter: «Je viens du royaume des créatures de la nature, mais je peux voyager à travers des fenêtres temporelles pour venir dans votre monde, où seules certaines personnes peuvent me voir, surtout les enfants. Mais quand les enfants grandissent, la plupart perdent ce don et nous devenons alors invisibles pour eux. Cela nous attriste beaucoup, car nous aimons être en contact avec les êtres humains. Une magnifique licorne nommée Bling-Bling est née tout récemment au royaume des créatures de la nature. J'ai reçu pour mission d'accompagner Bling-Bling pour qu'il ne lui arrive rien. Car nous, les elfes, sommes des sortes d'ange gardien pour les plantes et les animaux. Or, alors qu'elle batifolait, Bling-Bling s'est approchée d'une fenêtre temporelle qui ressemble à un cercle et émet des reflets bleu-violet. Par cette fenêtre, nous pouvons voyager dans d'autres dimensions. Bling-Bling a tout simplement sauté à travers la fenêtre et a atterri dans votre monde. Mais comme les gens ne croient plus aux licornes, Bling-Bling est maintenant coincée dans les limbes. Elle ne peut plus revenir, car la fenêtre s'est fermée. Bling-Bling est encore jeune et n'aurait même pas dû sauter à travers ce trou temporel. Vous devez absolument franchir avec moi une fenêtre temporelle de ce genre pour accéder au royaume des créatures de la nature et aller voir la reine des elfes. En effet, lorsque des êtres humains voient la reine, certains voiles qui cachent notre monde du vôtre disparaissent et la fenêtre temporelle s'ouvrirait ainsi à nouveau pour Bling-Bling, ce qui lui permettrait de rentrer chez elle. Mais cela peut seulement se produire cette nuit, car la terre tourne et les fenêtres temporelles se décalent aussi.» Tout le monde, y compris Mauzi, l'a écoutée avec la plus grande attention. Ils décident aussitôt d'aider Lily et Bling-Bling. Pour aller plus vite, Lily a apporté un petit sac de poudre de rêve. Dès que la poudre, qui scintille comme de la poussière d'étoiles, touche leurs yeux, ils tombent immédiatement dans un profond sommeil. Ils peuvent à présent sortir de leur corps endormi et suivre dans leur rêve Lily à l'extérieur par la fenêtre ouverte de la chambre. Mauzi saute aussi du lit et les suit.

Tout va alors très vite. Par la force de la pensée, ils traversent la fenêtre temporelle pour rejoindre la reine des elfes, et Lily peut ainsi ramener Bling-Bling. Après beaucoup de larmes de joie et d'embrassades, les enfants et Mauzi disent au revoir à tout le monde et Lily les ramène chez eux. Ils se glissent alors dans leur corps endormi et tombent dans un sommeil profond et bienheureux. Lily sourit et retourne dans son royaume.

Texte: Daniela Weber

«Viens donc jouer avec moi dans le jardin!» C'est Jannis qui parle à son gros ours en peluche Max, qui fixe la chambre des enfants d'un air blasé. Le petit ours en peluche Filu, assis à côté de Max, est au comble de la joie: «Oui, nous arrivons!» Mais le gros ours Max se contente de secouer sa tête brune et de marmonner: «Je veux pas. En plus, dehors, il fait froid et le vent souffle et…»

«Oh, c'est toujours la même chose avec toi. Je vais te montrer combien il fait beau dehors aujourd'hui», réplique Jannis qui prend les deux nounours sous le bras et court jusqu'à la fenêtre du salon. Le soleil brille en effet. Certes, c'est l'hiver, mais dans le jardin, le bonhomme de neige rayonne en cette journée froide et sèche. Jannis essaie d'attirer dehors son gros ours en peluche Max: «Regarde, le bonhomme de neige serait sûrement content que nous jouions avec lui.» «Je veux pas», grogne Max, et le petit nounours Filu secoue la tête devant tant de paresse.

Le bonhomme de neige les a aussi aperçus à la fenêtre et agite son balai en guise de bonjour, faisant presque tomber la carotte lui servant de nez: «Viens donc au soleil, toi aussi!» Mais le gros ours en peluche secoue la tête. Jannis ouvre alors la fenêtre et interpelle le bonhomme de neige: «Max ne veut pas sortir jouer. Il fait trop froid pour lui dehors.» «Dans ce cas, je viens le chercher!» s'exclame le bonhomme de neige. Il arrache ses chaussures blanc neige du sol et se dirige à pas lourds vers la porte-fenêtre. Il plante son balai dans la neige et frappe à la porte-fenêtre. «Le bonhomme de neige arrive, le bonhomme de neige arrive! Bonjour, cher bonhomme de neige», s'écrient Jannis et Filu avec enthousiasme.

Mais Max se contente de marmonner lorsque le bonhomme de neige nettoie ses chaussures en les tapotant et entre dans le salon. «Vous avez bien chaud ici. Ce serait quand même mieux si vous veniez dehors, c'est meilleur pour la santé!» Mais l'ours Max secoue la tête: «Je veux pas, un point, c'est tout!» Le bonhomme de neige se met alors à rire: «Attends un peu, on va bientôt te faire changer d'avis!« Il sort de la poche de son pantalon une baguette magique dorée qu'il agite en l'air et murmure une formule magique. Et soudain, l'eau gèle dans les deux vases, le feu s'éteint dans l'âtre, et le gros Max et le petit Filu commencent à avoir très froid. Les fleurs dans le vase se couvrent rapidement de cristaux de glace, et le sol ressemble à une patinoire. Le bonhomme de neige affiche un large sourire et s'adresse à Max: «Si tu ne veux pas avoir froid, tu dois t'habiller maintenant et sortir avec nous!» Jannis pousse des cris de joie et enfile une doudoune chaude. L'ours Max se voit enrouler une chaude écharpe en laine autour du cou, et le petit Filu est en admiration devant son écharpe rouge qui flotte bientôt au vent léger. D'un air renfrogné, l'ours Max grommelle: «Très bien, allons jouer.» Jannis va chercher sa luge à la cave. Le bonhomme de neige reprend son balai et ensemble, ils trottinent jusqu'au jardin enneigé.

«Attendez, je dois encore faire un truc illico presto», crie le bonhomme de neige qui se précipite vers la porte-fenêtre. Une fois dans le salon, il ressort la baguette magique dorée de la poche de son pantalon et murmure une formule magique. L'eau dans le vase redevient aussitôt liquide, le feu se remet à crépiter joyeusement dans l'âtre, et le sol gelé redevient sec en un rien de temps. «J'ai failli oublier de faire disparaître le gel», s'exclame le bonhomme de neige en riant. Mais l'ours Max secoue sa tête brune et se met à rire à son tour: «Vous m'avez bien eu! Mais comme je suis dehors à présent, je viens faire de la luge avec vous.» Jannis, le petit nounours Filu et le bonhomme de neige sont ravis de voir que le gros ours en peluche a arrêté de se morfondre dans un coin de la chambre.

Texte: Heinz Hodel

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